Un jour de pleine lune, nous avions fait le pari, deux copains et moi, de décrocher la belle. « Marre de voir cet astre tout rond », disait Marc. « Quel fromage », ajouta Paul. « Je l'aurais descendue plus tôt si j'avais pu », claironnais-je.
Nous poussâmes la barque vers le large. Étant pleine, la lune s'approche très près de la mer Atlantique, au large des côtes d'Ouessant. Quand nous fûmes au zénith, Paul pointa le harpon électrique et tira dans le bord inférieur du disque doré. Marc mit le treuil en route et nous traînâmes le satellite jusqu'à la rive.
Les nuits d'automne
on peut cacher la lune, dit-on
sous un tas de feuilles
Copyright Jean Antonini, 2008