....il faut qu'il soit venu lointainement de la Chine, nuque rase, mèche brillante, pour ainsi trottiner, dérisoire gymnastique, à pas minuscules autour de ce gris pâté de maisons, peut-être cérébralement perçoit-il une fusion bienfaitrice de l'infime à l'immense, ou même à l'infini, et son souffle en est-il décuplé, n'inspirant qu'un peu de l'oxygène délivré sous l'ombre des marronniers, puis relâchant le nécessaire au mouvement des étoiles, et lorsqu'il stationne contre tout usage sur le banc qui, la veille, l'a vu courir, et qui voit aussi, les soirs d'été, s'allonger un peu le temps à promener les chiens, il intrigue à griffonner, quelques feuillets à peine, il faut alors qu'il soit japonais, gagné par quelque poème, c'est gens-là sont ainsi, qui s'émerveillent d'un ver de terre, d'une mince brise d'ouest, il faut aussi qu'il soit seul, si lointain sous ma fenêtre...
Merle en alerte
Dans le marronnier en fleurs
un orage se cache
Copyright Henri Chevignard, 2008